Français des îles britaniques
Entre 200 000 et 300 000 français vivent à Londres, et bien d'autres encore vivent dans les autres villes de la GB. En fin janvier dernier, Sarkozy est venu faire un discours à Londres sur le thème "On a besoin de votre travail, de votre intelligence, de votre imagination, de votre enthousiasme".
Evidemment, j'ignore le nombre exact de français en exil "écono-professionel", que ce soit en GB ou aux USA, mais il est bien évident que c'est un phénomène qui n'a fait qu'augmenter au cours des 20 dernières années; ce qui a été appelé par certains "la fuite des cerveaux".
Maintenant, au lieu de nous demander de rentrer, au lieu d'entendre les français de métropole se plaindre de trop d'immigration (ce qui d'ailleurs est inexact et n'a rien à voir avec les problèmes d'embauche du pays), j'aurais aimé qu'on se demande pourquoi tant de français ont choisi de partir dans de tels pays! Voyons voir, ce n'est pas à cause du climat (au moins pas pour la GB!), ce n'est pas pour la gastronomie, ce n'est pas à cause des protections sociales qui font grandement défaut dans les deux cas, et ce n'est pas pour les congés payés (4 semaines et demi en GB et 2 semaines aux USA!).... Et oui c'est bel et bien à cause du travail, du dynamisme du marché de l'emploi, de la flexibilité des entreprises, de la flexibilité des mentalité vis-à-vis des travailleurs... de ces paramètres qui sont complèment inconnus en France, et j'oubliais, il n'y a pas de discrimination ratiale-culturelle-sexiste (ou du moins, elle est bien moindre)!
Le système français est tellement réglementé que tout le monde a les mains liées: les patrons ont peur d'embaucher, les employés ont peur (je devrais dire sont paranos!) d'être licenciés - d'où la ruée vers le fonctionnariat, les étudiants ont peur de se retrouver sans emploi, les gens ont peur de l'insécurité de l'emploi, les gens ont peur de la délocalisation, les gens d'une manière générale sont sur la défensive et ne consomment pas ... bref tout est bloqué et la société française a peur du changement. Tout cela est tout à fait compréhensible - mais cela veut dire que le pays n'avance pas, les réformes douloureuses mais nécessaires ne passent pas, et plus on attend plus la situation s'aggrave et ça va de plus en plus mal. La vérité est que le problème ne va pas s'en aller tout seul et qu'un jour ou l'autre ce système ne marchera plus. Les mesures en place sont seulement pour le court terme... et ne résolvent rien au problème. Alors au lieu de prendre conscience, collectivement, du problème, la France s'aveugle sur ses valeurs du passé et s'éloigne de plus en plus des idéaux d'origine: l'égoisme se généralise et les soit-disant mouvements de solidarité et de grèves ne défendent que les intérêts de certains à l'encontre des intérêts des autres (et oui n'en déplaise à beaucoup), les inégalités augmentent, on diabolise les patrons et les entreprises jusqu'au jour où à force de contraintes trop fortes celles-ci décident de fermer (et oui les 35heures pour les PME ça fait très mal) ou de délocaliser et là tout le monde pleure, on s'enfonce dans un discours des années 60-70 qui est malheureusement dépassé et qui ne résout aucun problème.
En contraste, et rapidement, je voulais vous donner un aperçu des conditions de travail ici en GB, le pays le moins avancé socialement de l'Europe (je ne contesterais pas ce fait!). Après avoir correspondu au profil français typique décrit au-dessus pendant 25 ans au moins, je me ne suis rendue compte que la GB pour des personnes diplômées (attention les conditions sont nettement moins bonnes pour les gens sans dîplomes - d'où des lacune sociales importantes) offrait des opportunités qu'il n'y a pas en France. Venant de l'étranger, parlant anglais avec un accent à couper au couteau, mais ayant des qualifications, je n'ai pas été discrimée à cause de mon anglais sommaire, ni du fait que j'étais une femme en âge d'avoir des enfants. Ici le secteur du travail est dynamique, et il est facile de passer d'un travail à l'autre en l'espace d'un mois, même si vous avez un diplôme dans un domaine différent. On ne pénalise pas les gens qui prennent un an ou plus d'année sabatique à la sortie (ou même pendant) des études! Il est même possible de prendre des congés non payés, et quand je dis ça je ne parle pas d'une semaine, je parle de 3 à 6 mois pendant lesquels votre employeur ne vous paie pas mais vous garde le poste.
Alors biensûr les élections présidentielles arrivant, chacun propose son plan miracle qui sauvera le pays. M Sarkozy, si vous voulez que les français en exil retournent en France il faudrait:
- que vous re-pensiez la flexibilité du travail - attention ça ne pas être facile car malgré les bénéfices au final les français ne veulent pas lâcher la réglementation;
- abandonner vos idées de militarisation de la France vis-à-vis d'une partie de la population, celle que vous voulez nettoyer au karsher en oubliant que c'est nous tous - la société française - qui sommes responsables de la politique appliquée depuis 20 ans - copie renvoyée et repensez à des solutions plus pacifiques visant au bien être à long terme du pays;
- politique extérieure désastreuse - no further comment! il me faudrait des pages pour expliquer pourquoi c'est très mauvais;
- laissez les minorités culturelles s'exprimer et apporter leur différence - la France a toujours été un mélange de cultures diverses - et l'arrivée de nouvelles cultures du XX-XXIème siècle pourrait également amener beaucoup de richesse. Au lieu de vouloir les convertir, il fait les laisser d'exprimer, les intégrer et enrichir notre socièté.